Abdelkader ZOBIRI
Etudiant 3ème année Génie Logiciel
L’École Polytechnique de Montréal
Qui êtes-vous
?
Tout
d’abord, je félicite les Algériens pour cette prise de conscience commune pour
prendre en main notre futur et notre liberté.
Je suis
un youtubeur algérien passionné par le voyage, l’apprentissage et
l’amélioration, mais aussi un étudiant ambitieux en 3-ème année génie logiciel
à l’École Polytechnique de Montréal. J’ai fait mes études secondaires en
Algérie qui a été attitrée par un Baccalauréat en Mathématique avec mention.
Par la suite, j’ai fait une année préparatoire à l’école supérieure
d’informatique d’Alger. Cette dernière qui m’a beaucoup appris et figé ma
personnalité pourtant que la période était très courte.
Au sein de cette école, j’ai participé à
plusieurs compétitions dont la dernière c’était Wikipédia challenge ou nous
avons décroché le titre de vainqueur moi et mon équipe. Le même jour où j’ai
rencontré Riyadh Baghdadi à qui j’envoie mes chaleureuses salutations.
Pourquoi
le Canada ? et pas un autre pays par exemple la France?
J’aime beaucoup
cette question qu’on me pose assez souvent. Et moi tout de même, j’aimerais y
répondre par une autre question : « Pourquoi la France ? ».
Pourquoi
la majorité des diplômés algériens prennent leurs vols toujours vers la France
et non pas vers un autre pays. Pourtant, les meilleures universités ne sont pas
là-bas.
Avec le temps, je me suis rendu compte que
c’est principalement à cause de la langue, puisqu’il est plus facile à
s’adapter. Mais cela n’était pas une réponse suffisante à ma question, car ce
n’est pas qu’en France où on parle français.
Au sens
de ce fait, je voulais briser cette idée chez les intellectuels algériens et
leur montrer que la langue n’a jamais été un obstacle et que la seule chose que
tout le monde peut apprendre facilement est bien la langue.
C’est pour cela que je suis allé au Canada, un
environnement bilingue avec un indice de développement humain élevé et en plus
de ça elle offre un diplôme reconnu à l’international.
Quelle est langue qu'on doit maîtriser Français ou Anglais ?
Étant
donné que le Canada est un pays bilingue tout comme l’Algérie et dont les deux
langues officielles sont le français et l’anglais. Le français est utilisé
principalement à la province du Québec. Donc, si vous voulez étudier au Québec
le français est nécessaire, mais pas suffisant quand il s’agit de travailler, car
l’Anglais est utilisé dans la plupart des milieux de travail.
Quelle est la spécialité que vous faites maintenant et Pourquoi?
En effet,
je me suis spécialisé dans le génie logiciel ou on se concentre sur la
réalisation des applications web plutôt que la structure des ordinateurs comme
c’est le cas en génie informatique. Aussi, le AI (Intelligence artificielle)
m’intéresse beaucoup dans lequel je vais probablement me lancer par la suite.
Comment postuler pour cette bourse et quelles sont les conditions d'admission?
Avant de
répondre à cette question, j’aimerais bien vous présenter la fondation qui
offre cette bourse. C’est la fondation
Al-Ghurair, une fondation basée à Dubaï avec une perspective
exceptionnelle, originale et intéressante de l’éducation et l’avenir du monde
arabe.
Cette
dernière vise à créer une nouvelle génération de pensants Arabes qui vont lever
le flambeau de développement de cette région, en leurs offrant un enseignement
de qualité internationale et un apprentissage profond de l’expérience
occidentale dans ce stade.
Tout cela
est pour but de libérer le monde arabe de la prison de l’imitation aveugle et
l’importation des produits et des idées consommées qui ne conviennent pas avec
notre structure socioculturelle.
Qu’est-ce
que vous avez appris durant votre baccalauréat au Canada ?
Au niveau
technique, « le Canada m’apprend comment inventer la roue au lieu de juste la
dessiner sur papier ». Ce contact entre l’étudiant et la matière est nécessaire
pour faire un bon ingénieur. L’École Polytechnique de Montréal, à travers ses
projets de session et les stages qu’elle oblige les étudiants à faire, essaie
d’appliquer cette approche.
J’aimerais aussi mentionner que Canada a bien
compris que l’informatique est un domaine évolutif. C’est pour cette raison
qu’elle adapte ses programmes en fonction de ce besoin en créant des cours
d’options ou même des ateliers obligatoires pour pousser les étudiants à
découvrir les nouveautés de l’informatique.
Au niveau
personnel, Polytechnique de Montréal, tout comme l’ESI, m’apprend comment être organisé
et méthodologique dans mon travail. Pour pouvoir travailler sous la pression tout
en étant effectif.
Qu’est-ce que vous a apporté l’université algérienne ?
A mon
avis, je trouve que l’université algérienne est un « Classique » dans
les universités du monde, tout comme les ruelles de la Casbah à Alger la
blanche. Elle concentre sur la théorie plus que la pratique, ce qui peut avoir
des avantages, mais aussi des inconvénients.
Parlons
de son côté positif, cet aspect d’abstraction et de théorisation que nous
apprend l’université algérienne m’a beaucoup aidé à assimiler les nouveaux
concepts qu’on me propose tout au long de mon cursus. Ce qui explique pourquoi,
généralement, les Algériens sont beaucoup plus fort en Mathématique par rapport
les étudiants des autres nationalités. Cela est sans doute à cause de
l’abstraction que l’université algérienne crée chez l’étudiant.
Parlons
maintenant du côté négatif, cet esprit d’abstraction de l’université algérienne
prend le pas un peu sur l’aspect pratique, c’est pour cela que les étudiants
algériens ont cette peur quand il s’agit de se pratiquer, mais tout de même ce
n’est pas un gros problème, car la pratique s’attrape rapidement tout comme la
langue une fois on la touche.
L’université
algérienne est beaucoup sous-estimée aux yeux du monde, il est temps de
travailler sur la promotion de son image.
Quels sont les challenges d’aller étudier au Canada?
Il faut
mettre en tête que vous serez à la porte d’un vrai combat contre les challenges
lorsque vous décidez de changer d’environnement. Ce combat peut apparaitre
difficile au début, mais ça finira toujours par nous changer vers le mieux.
Le
premier point que je ne considère pas comme un challenge, mais les autres le considèrent.
C’est bien la distance. Vous savez que le Canada est trop loin de
l’Algérie et le vol peut prendre jusqu’à 9 heures, mais maintenant avec
l’amélioration des outils de voyage ce n’est plus un challenge. Aussi, les
réseaux sociaux nous aident beaucoup à diminuer ce lourd fardeau de nostalgie.
Le
deuxième challenge est bien les différences socioculturelles. Il faut
dès le début assumer que vous allez découvrir un nouveau pays avec toute sa
culture, traditions et règlements. Vous allez kiffer cela au début, mais par la
suite ça transformera en un choc culturel qui peut durer entre 1 et 6 mois et
ça peut durer plus chez certains, mais qui finira soit par nous habituer ou par
quitter.
Le
troisième challenge c’est le climat avec lequel je galère jusqu’à
présent. Il n’y a rien de mieux que le climat en Afrique du Nord ou tu t’amuses
des quatre-saisons par jour. Cela peut apparaitre formidable au début, mais une
fois la lune de miel termine, tu réaliseras que les tempêtes de neige ici ne sont
pas un Disney Land, mais ça reste quand même une question d’habitude.
Le
quatrième challenge c’est le coût de vie. Le coût de vie au Canada est
trop élevé par rapport celui de l’Algérie. Il ne faut pas venir avec la
mentalité de faire des comparaisons entre les prix en disant «là-bas, chez
nous», car si vous commencez à travailler ici, votre salaire va être largement
suffisant pour couvrir toutes vos dépenses. Aussi, il faut noter que ce que vous
gagnez ici est équivalent à ce que vous dépensez. Parce que, Canada peut être
le meilleur endroit pour vivre, mais absolument pas pour faire fortune.
Quelles sont vos perspectives à court terme ?
L’ambition
des vingtaines me pousse à faire plusieurs choses.
D’abord, je vise à obtenir mon diplôme et me
spécialiser dans l’intelligence artificielle. Ensuite, acquérir de l’expérience
canadienne pour pouvoir, par la suite, retourner à la région arabe et plus
précisément en Algérie et lancer mon propre Business qui visera dans sa
généralité à améliorer le secteur de la numérisation. Ambitieux comme projet
n’est-ce pas !
Quel est votre conseil aux étudiants voulant étudier au Canada ?
Le
conseil que je peux donner aux étudiants en général est bien :
« Tout devient facile et clair lorsque sait ce
qu’on veut faire. Aussi, il ne faut jamais penser à la longueur du chemin, mais
plutôt à ou est ce qu’on va mettre notre prochain pas ».
Sachons
que le vrai bonheur ne se trouve pas au sommet de la montagne, mais dans la
façon de la gravir.
Pour les étudiants
voulant venir étudier au Canada, je vous donne ce petit conseil pratique :
« Venez avec votre
curiosité, avec la soif à poser des questions, à écouter et surtout à apprendre.
Vous êtes un citoyen du
monde et tout lieu appartient à votre pays. »
Est-ce
que vous pouvez orienter les étudiants ayant des questions sur les études
au Canada ?
Quand il s’agit de partager le
savoir, ça sera sans doute mon plaisir de le faire.
Au fait, je les invite à s’abonner
sur ma chaine YouTube où ils peuvent voir ma vidéo « How to get a scholarship » et aussi sur
mon Instagram Kader
Adventurous où ils peuvent me poser des
questions.